Red Lounge - première soirée

Confus, Philippe baissa timidement la tête puis la redressa aussitôt. Il consulta sa montre d'un air soucieux puis regarda à nouveau Pénélope :

- Pourtant, on m'avait dit d'être là pour...Mais bon, je suis là.

Philippe scruta avec attention la salle, regardant toutes les sorties, tous les gens présents. Il remarque quelques nouveaux visages. Il hésita quelques instants à savoir s'il devait aller rejoindre Franco, déjà fort bien entouré. Puis, il pivota vers le bar, y voyant un individu dont le mauvais goût rivalisait avec un flagrant envie d'attirer l'attention.

Pourtant, il salua de nouveau la Sénéchale, lui adressant son sourire le plus charmeur, puis alla s'installer au bar, non loin de cet individu aux allures de cartoon. Il le regarda, du coin de l'oeil, puis son attention revint vers le reste de la salle. Même s'il avait été gracié d'une "nuit de congé" par le Shérif, il n'arrivait pas à se défaire de ses habitudes de tout passer à la loupe.

Pénélope sourit amicalement à Philippe.

- Vous n'avez pas à vous en faire, j'avais prévu le déroulement de la soirée pour que personne ne puisse être considéré en retard. Les annonces officielles se feront plus tard, quand les primogènes seront là. Mettez-vous à l'aise... Vous pouvez même vous sustenter au bar, si vous voulez, il y de quoi vous satisfaire j'en suis persuadée.

Elle le regarda scruter l'endroit, analyser chaque détail, puis prendre place au comptoir. La porte s'ouvrit à nouveau sur une femme, seule, vêtue de rouge. Pénélope sourit pour l'accueillir, mais il était évident qu'elle ne la connaissait pas. Elle se leva de son banc pour aller à sa rencontre et se présenter à elle.

- Bonsoir Madame. Ravie de vous acceuillir au Red Lounge... qui se voudra Élysée, ce soir. Je suis Pénélope Belmont, votre hôte pour la soirée. J'espère que vous avez fait bon voyage et que le confort de cet endroit vous plaira, Madame. Vous pouvez vous installer, faire connaissance avec les autres membres de notre société, je ferai des présentations plus officielles un peu plus tard dans la soirée.

Le gardien avait examiné chaque invité qui étaient entrés. Il sembla légèrement agacé par les attitudes de Messieurs Carrera et Devreaux. Déformation professionnelle ou pas, il interprétait machinalement leur manie comme un manque de confiance en ses méthodes. Il les observa longuement, puis reprit aussitôt ses allées et venues. Sa nervosité initiale s'était amplifiée quand Angela et ses amis arrivèrent.

Quand la femme en rouge arriva à son tour, le gardien la salua d'un signe de tête poli. Il choisit, à ce moment, de cesser d'aller et venir comme un animal en cage et prit un siège, tout au fond du Lounge, pour avoir une bonne vue d'ensemble. Il analysait tout un chacun avec parcimonie, particulièrement ceux parmi les anarchistes. Il regarda sa montre et continua son analyse, en silence.

Angela s'apprêtait à répliquer à son cher ami du 'parti' lorsque Smiley fit son apparition... Aussitôt, elle perdit son attention de ce qui se passait entre Jacky, Stavros et Franco...Fronçant les sourcils d'une manière qui n'augurait jamais rien de bon, elle se dirigea vers son subordonné plutôt instable...D'un voix mi-concentré, elle s'adressa à Stavros.

- Cher camarade, je vous laisse entre de bonnes mains... Tâchez de vous montrer autonome l'instance de quelques minutes... Au fait, mon hochet je peux vous en faire cadeau, je sais que vous les aimez bien jeunes dans votre couche... Cela pigmenterait certainement vos ébats... Si vous en avez encore...

Finissant sur une touche humoristique, elle arriva à la hauteur du joker de son organisation. C'est en murmure qu'elle lui adressa ces paroles....

- Mais qu'est-ce que tu fais ici Smiley... J'espère que ce n'est pas encore pour m'annoncer de mauvaises nouvelles... J'en ai eu ma dose, et normalement, quand tu te pointes dans un Élysée, c'est certainement pas pour une partie de plaisir. Enfin, tâche de garder profil bas, la nouvelle cam semble composée de gens bien frileux...

Angela posa un regard de côté au maître des élysées et à la nouvelle en rouge...

- Nous avons bel et bien perdu notre avantage numérique... Je me demande si c'est un bien ou un mal...

-effectivement notre fourmilliere a mon d'ouvriere que la leur,et d'autre viendron ce soir rejoindre leur rangs baronne bien aimée....

*passant sa langue sur ses levre en fesant craqué ses doigt methodiquement,il observais les gens present semblant meme se delecté de l'effet que il a sur Penelope,et assimilant les autres invité*

-Suije si souvent porteur de mauvais augure?

*sortant une carte representant un oiseaux noir*

-ou bien je represente ceci?

*il sortie ensuite une carte representant une femme toute nue dans une position plutot....obscene que Angela pourra reconnaitre comme etant,sa propre personne!!!,il tourne la carte pour la regardé,et fait*

-OOOO mais comment elle est arrivé la celle la,desollé,elle fait partie de ma collection personnel jai du la melangé avec les autres.

*rigolant alors il fait un tour de passe passe et plus de carte,visant a detendre Angela,ou bien lagacé un peu quelle se detende hehe*

Franco se délectait encore du délicieux sang de son aimée quand elle lui présenta le tacticien attitré de la baronne Anarch.

- Monsieur, c'est un privilège de faire votre connaissance, lui répondit le Ventrue.

Il dévisagea un moment le compagnon d'Angela pour ensuite échanger un regard avec le gardien des élysées qui semblait de fort méchante humeur. Puis, une jeune brunette fit son entrée, il la regarda un instant puis se rendit rapidement compte qu'elle était sans intérêt, aussi peu attirante que toutes les autres. Il revint cependant rapidement à la discussion avec Stavros :

- Je suis heureux de constater que le clan des Philosophes ait une fois de plus démontré son habilité à élaborer des stratégies militaires, qui furent, soit dit en passant fort efficaces, dit le Ventrue sans arrière-pensée aucune.

Personne n'entendit arriver La Freddezza... Malgré ses talons, ses pas restèrent d'un silence parfait durant sa montée dans l'escalier. Soudain, un sifflement se fit entendre alors qu'une femme qui avait tout d'une parfaite inconnu sortie de l'ombre des escaliers. Portant une magnifique mais très sobre robe noir, ce chic contrastait avec l'apparence physique de la femme qui faisait très guerrière et rude...



L'aura malsaine qui l'entoure toucha toute personne dans la salle... Comme si un vent glacial venait de s'abattre sur tous. On aura dit une sabbat... Une vraie sabbat... Une pure sabbat de par sa tenue, son apparence. Tout autour d'elle, même dans ses yeux injectés de sang, on sentait que cette femme était un véritable fléau. L'air qu'elle sifflait... Phantom of the Opera.... Sinistre et sombre. Elle posa son regard glaciale sur les personnes réparties dans la salle... S'attardant sur les nouveaux... Ceux qu'elle n'avait pas connu et qui était loin de l'impressionner... De sales loques faiblardes qui n'ont rien de l'attitude d'un prédateur... Ce que tous vampires devraient être. Elle leva toutefois un sourcil en regardant l'homme en chaise roulante... Celui-là n'était pas comme les autres... Voilà un vrai combattant, elle le voyait dans sa posture, dans son éloquence... Elle s'avança vers l'infante de Lady Fianna... Toujours aussi frêle, une vraie enfant toutefois, elle avait du caractère maintenant... Elle s'était améliorer mais still... Elle était faible. Malgré tout, elle était la sénéchal de cette ville... Si Lady Fianna l'avait choisi, c'est qu'elle avait quelque chose a offrir visiblement... Bah elle s'occupait de la basse besogne, de nos proies. Elle prit alors la parole une fois arrivée à la hauteur de Pénélope. Même sa voix avait changé... Toujours aussi bestiale mais beaucoup plus sombre et roque que lorsqu'elle jouait la carte de La Freddezza.

- Comme on se revoit après plusieurs années... Chère, vous avez murie... Pour le mieux. Oh! Vous ne me reconnaissez pas certes, cela est normal alors je vais vous rafraîchir la mémoire... La Freddezza vous vous rappelez? J'ai bien aimé jouer les gangrels... J'aime leur bestialité, ils sont un peu comme mes frères dans l'âme. Dame Pénélope, laissez moi me présenter réellement, Katarina Tchaikowsky, tzimisce antitribu. De retour pour servir la cause de votre Sire. Le temps était venu... Je vois que la ville a grandit... De nouveaux visages.

Katarina refit un tour de la pièce regardant tous les gens présents.

- Je vois que 10 années de paix ont modelé la reconstruction... Soyez vigilent, cette paix ne durera pas longtemps. Les Anarchs l'ont compris, j'espère que vous avez préparé vos capacités guerrières. Sur ce, aurons nous la chance de pouvoir profiter de la présence de la Prince ce soir?

Katarina reposa son regard lourd et intimidant sur Pénélope.

Les yeux d'Angela se rapetissèrent à la vision de la carte... Elle prit un air outré et balança une belle claque derrière la tête de Smiley...

- Imbécile... Ça m'intéresse pas tes fantasmes!

Aussitôt, elle partit à rire, un rire sincère et clair.

- Garde ça pour ta chambre à coucher veux tu... Mais plus sérieusement, qu'est-ce qui t'amène?

La Baronne retrouva son regard de marbre attendant visiblement une réponse.

Pénélope se crispa à l'entrée de cette silhouette inquiétante.

Elle écouta la femme attentivement, mais sans ce joli sourire qu'elle arborait depuis le début de la soirée. Elle était visiblement contrariée.

- Madame... Tchaikowsky? C'est bien possible que ces années m'aient vu mûrir, certes, mais je m'explique mal comment elles ont pu vu transformer à ce point. Votre couverture d'antan vous convenait pourtant très bien. Pourquoi l'avoir laissée tomber maintenant, au juste? Sachez que nous apprécions grandement votre collaboration avec les intérêts de la Camarilla de Québec, mais "soyez vigilante", une attitude arrogante jumelée à cette atmosphère que vous traînez avec vous pourrait attiser des réactions que nous tâchons d'éviter. Puisque vous avez fait le choix de vous présenter sous votre véritable identité, vous devrez sans aucun doute en assumer les conséquences. Donc, tâchez de faire en sorte que votre présence ne soulève pas les animosités et tout devrait se dérouler sans encombres. Je sais que vous n'avez aucun intérêt à agir contre nous, mais je sais aussi que vous comprendrez que si vous causez le moindre trouble, notre gardien des Élysées, du clan Tremere, se fera un "plaisir" de vous indiquer le chemin de la sortie.

Sur ces mots, elle lui fit un sourire poli et lui indiqua le plus gentiment possible de s'avancer dans le lounge pour prendre place.

L'expression faciale de Katarina n'avait pas changé d'un poil alors qu'elle conserva son regard dans celui de Pénélope... Elle avait pris définitivement du caractère cette petite et c'était une bonne chose... Au bout de quelques minutes à confronter du regard la sénéchal comme si elle analysait les détails de son âme, Katarina arbora un magnifique sourire qui surprenamment n'avait rien d'arrogant et tout de sincère.

- Excusez mon aura mais malheureusement, je ne peux vraiment la cacher... Elle était présente avant mais ma couverture l'atténuait... Quoi qu'il en soit, sachez que si j'ai laissé tomber ma couverture c'est par respect pour les gens de cette ville. J'aurais pu rester La Freddezza, infante de Xaviar, mais cela aurait été de continuer à mentir sans aucune raison... J'assume entièrement ma nature et ses conséquences, au contraire de ce que vous semblez pensé... Et je n'ai nullement l'intention de provoquer qui que ce soit puisque de nature, je ne discute pas avec les gens envers qui je n'ai aucun respect... Ce qui veut dire la grande majorité des caïnites. Alors soyez rassurée... Sur une note plus légère, laissez moi vous féliciter pour ce caractère acquis durant les dernières années. Vous venez de me démontrer que vous êtes à la hauteur de votre poste et que vous êtes digne de respect.

Katarina adressa un signe de tête en guise de respect.

- Pour ce qui est de ma remarque sur le manque de combattants camarilliens, c'est parce que je m'inquiète pour cette ville que je l'ai faite. Devant l'avenir qui attend Québec, vous aurez besoin que tous soient capables de se défendre convenablement au péril qu'ils deviennent des boulets... Je suis peut-être partie 10 ans, mais je n'ai pas pour autant perdu tout intérêt envers l'avancement de cette cité. Au contraire, si je suis partie c'était pour le bien de cette cité....

Pénélope tâcha de conserver une attitude des plus polies en écoutant cette femme se justifier. Il sembla, d'ailleurs que ces justifications satisfaisaient passablement la Sénéchale... du moins pour l'instant.

- Nous verrons cela dans des conditions plus adéquates, Madame. Je doute que vous désiriez que je vous questionne davantage sur ces sujets plus délicats ici. Personnellement, je n'y tiens pas. J'estime que le temps n'est pas encore venu. Nous nous entretiendrons en privé plus tard pour les détails.

Elle balaya brièvement la salle du regard et reprit, sur un ton magnanime.

- Puisque vous n'avez pas de respect pour les autres convives, vous saurez sûrement trouver un coin isolé pour observer le fruit de votre dédain. Sinon, vous pourrez sans doutes jauger les nouveaux visages, qui sait si vous ne trouverez pas un être à la hauteur de vos exigences.

Elle lui indiqua le fond de la pièce ou se trouvaient déjà la demoiselle vêtue de rouge et l'homme au crâne rasé.

Katarina haussa un sourcil à la réponse de Pénélope... Lui devoir des réponses... Celle-là elle était bonne... Voilà ce qu'elle haissait tant dans la camarilla et qu'elle était incapable de supporter après toutes ces années. Il me semble que comprendre que le respect, ça se mérite, ce n'était pas trop difficile à comprendre... Katarina avait perdu son sourire.

- Détrompez vous très chère... J'ai plus de respect pour certains des 'autres convives' que pour vous. J'ai du dédain pour les loques humaines... Ceux qui n'ont pas de caractère et qui sont incapable de s'assumer. J'ai du dédain pour la peur, j'ai du dédain pour ceux qui n'assument pas leur nature de prédateur. Tenez vous le pour dit...

Les yeux de La Freddezza s'étaient noircis de haine et de mépris.

- Pour ce qui est de votre questionnement, vous n'avez qu'à vous informer auprès de votre Sire... Elle est la seule à qui je dois ne serait-ce qu'un tantinet d'explications. Vous aviez monté dans mon estime, vous venez de redescendre en vous montrant si incapable de jauger ma réelle nature. Considèrez que j'ai encore le respect de faire preuve de franchise avec vous.

Katarina se dirigea ensuite vers le couple formé de Franco et Jacky en ayant retrouvé aussitôt son plein contrôle de soi.

Pénélope plissa les yeux à mesure que cette femme s'adressait à elle. Elle était définitivement contrariée.

- Je n'ai pas à me détrompez, bien au contraire. Vous démontrez très clairement que je ne vous ai pas si mal jaugée. Ma Sire, Prince de cette ville, m'a placée ici pour la représenter. Me manquer de respect, c'est lui manquer de respect. Et vous offenser pour des explications que je ne vous ai pas réclamées est futile, puisque c'est vous qui me les offrez si gentiment et que je vous freine dans votre élan. Ici et maintenant n'est pas oppotun, Madame. Alors, soit vous acceptez cette Camarilla et les autorités choisies en place, soit vous tournez les talons et vous allez éprouver votre dédain loin de cet Élysée. Tenez vous-le pour dit.

Puis, elle lui indiqua une 3e fois de se déplacer.

Son visage appuyé sur sa main, Jacky observait d'un air amusé, les différentes scènes qui se déroulaient devant ses yeux. Assise près de son époux, elle ne manqua pas l'arrivée pour le moins inusité de la Freddezza. L'argumentation entre elle et la Sénéchale semblaient pourtant bien aller quand le ton finit par monter, puis l'intrépide guerrière au visage glacial tourna les talons.
Quand elle arriva près d'eux, Jacky ne peut s'empêcher de la regarder de la tête aux pieds :

- Bonsoir ma chère... Il y a longtemps que nous n'avions eu le privilège de votre présence. Vous avez quelque chose de changé, mais je ne saurais dire quoi, dit Jacky, un sourire en coin.

Jacky invita la dame à prendre place près d'eux. Elle jeta un regard par-dessus son épaule, décelant quelque peu l'attiude posée, quoique fulminante de la Sénéchale. Elle se retourna ensuite vers la Freddezza :

- Vous me semblez contrariée. Quelque chose ne va pas ?

Des pas de courses se font entendre montant les escaliers, accompagnés d'une voix nasillarde qui parle toute seule.

- P-p-p-p-pas t-t-t-tr-tr-t-trois, neuf! T'as b-b-b-bousillé la séquence et j'ai d-d-d-dû attendre neuf lumières rouges. T'es d-d-d-daltonien ou quoi?

* Renifle *

- Te rends-t-t-t-tu comptes dans quelle sit-t-t-tuation t-t-t-tu me mets? J'ai quarante-d-d-d-deux secondes d-d-d-d'avance au lieu d-d-d-de huit minutes.

- Non! Tu ne t-t-t-touches p-p-p-plus à rien!

Le petit énergumène s'arrête brusquement devant Pénélope et la dévisage longuement, un sourire béat sur le visage.

* Renifle *

Sa montre émet un petit signal sonore.

- Madame B-B-B-Belmont. P-P-P-Pile à l'heure comme d-d-d-d'habit-t-t-tude. Dit-il en portant la main au bluetooth qu'il porte sur l'excroissance lui servant d'oreille.

* Renifle *

Arrivée à la hauteur du couple, Katarina répondit avec un demi sourire à la remarque de Jacky... Avant de prendre un siège confortablement.

- Enfin, des gens dignes d'intérêts! Madame la Sénéchale n'aime pas ma philosophie voyez vous... C'est bien parce que j'ai le plus grand des respects pour sa Sire que je n'apporterais pas la situation plus loin sinon j'aurais bien suivis son conseil de 'tourner les talons et d'éprouver votre dédain loin de cet Élysée'... Il y a des choses qui me tiennent à coeur, mes opinions et ma liberté de paroles en font partie... Enfin, cela n'a aucune importance. Dites moi, comment s'est passé les 10 dernières années pour vous deux? Personnellement, j'ai été faire une petite escapade en Europe. Une escapade des plus plaisantes!

Katarina sourit de toutes ses dents les yeux brillants de plaisir juste à l'idée de ces dernières années.

Impassible, Stavros fixa Franco du regard...

-Camarade

Stavros eut un bref flash de mémoire... se superposant à l'image de Franco, il revoyait les culs bénis d'officiers qui l'avaient fait passer en court-martial sous de fallacieux prétextes

-Je sais que dans le clan du sang-bleu il est souvent question de privilège, mais n'en faites pas trop je vous prie. Que dira-t-on si l'on vous voit courber l'échine devant une loque ?

Stavros avait particulièrement insisté sur le Camarade, question d'établir clairement qu'il ne reconnaissait qu'une différence de statut hautement superficielle entre eux. Ses mots suintaient de son attitude blasée et désabusée. Il avait vaguement tendance à croire que le clan Ventrue était un grandiose monument au n'importe quoi dont chacun de ses membres était l'une des pierres qui pesaient lourdement sur l'existence de Stavros.

Il gaugea Franco du regard

-Sachez que c'est un plaisir partagé -dans le sens le plus littéral du terme - de vous rencontrer

-L'efficacité n'est pas difficile à quantifier camarade, elle se résume à la ressource consacrée à l'anéantissement des capacités de l'ennemi. En cela, il paraitrait vaguement que j'y suis plutôt doué

Sans attendre sa réponse il se tourna légèrement vers la nouvelle venue, indiquant que son attention venait déjà de faillir

Katarina leva un sourcil en entendant les paroles de Stavros... Quel personnage intéressant... Enfin de la nouveauté valable! Elle ne s'était pas trompé à son sujet, son instinct ne l'avait pas trahi... Cet homme, malgré qu'il soit un éclopé, avait une verve des plus magnifiques... Il lui faisait penser quelque peu à Giangaleazzo par sa manière d'envoyer si délicieusement chier quelqu'un... Tant de classe! Camarade? Mais il est russe en plus! Merveilleux! Entre Russes, on se comprend magnifiquement bien... Katarina détourna alors son regard glacial et lourd sur Stavros avant de lui balancer quelques mots en russe.

- La vous savez parler mon language... Enfin de la nouveauté dans cette ville qui a une tête sur les épaules...Très cher camarade, c'est un honneur de faire la connaissance d'un homme qui a tant de cran qu'il a su se préserver dans la non-vie malgré un handicap des plus fâcheux... Vous savez que je pourrais vous redonner des jambes? Cela mis à part, vous m'apparaissez des plus sympathiques et des plus utiles... Nous aurons l'occasion de rediscuter de tout cela.

La tzimisce antitribu adressa un clin d'oeil à son comparse russe.

- J'oubliais... Katarina Tchaïkowsky Oprichniki... Vous connaissez certainement ces vieux contes russes qui datent des années de Ivan le Terrible n'est-ce pas?

Un demi sourire de tueur apparut sur les lèvres de l'Alastor alors qu'elle tendit sa main gantée à Stavros.

Clignant des yeux et retenant un sourire en coin

-Camarade, n'est-il question que d'honneur et de privilège en ces lieux? Parlons franchement si vous voulez une sympathie réciproque, aussi parlons pouvoir et rémunération

-Si je suis toujours de ce monde, c'est que le 9ème cercle de l'Enfer n'est sans doute pas presser de m'avoir comme butoir de porte ou comme presse-papier. Je ne me fais pas d'illusion ma chère. Quant à votre offre de me redonner mes jambes, Foutredieu je n'ai que peu d'intérêt pour un pacte qui me redonnerait mes jambes après m'avoir coûté mes bras. Je ne vous vendrai pas non plus mon âme, car celle-ci m'a quittée il y a des années de cela dans un endroit abandonné de Dieu.

Il plissa les yeux au mot "Oprichniki"

-Les âmes damnées du Czar, qui jouaient les moines noirs entre deux orgies ou exécutions et qui trimbalaient des têtes de chien coupées. Charmant personnages, ils me rappellent mon enfance.
Dit-il, pour une fois sans une once de sarcasme dans la voix

Son regard se tournant vers la main gantée, il pausa un instant avant de la serrer